Jamais
l’astronomie n’a autant fait rêver que maintenant. Jamais cette
science n’a été aussi proche des grandes questions que l’homme
se pose depuis toujours.
D’extraordinaires
paysages nous parviennent des planètes du système solaire, de
fabuleuses images révèlent des galaxies dans leur prime jeunesse
aux confins de l’univers, des planètes nouvelles apparaissent
autour de lointains soleils ouvrant la voie exaltante de la quête
des mondes extra-solaires et de la recherche de la vie
extraterrestre.
Il
est paradoxal de constater que dans le même temps, l’homme, en
s’éclairant la nuit de façon irréfléchie, se prive
progressivement du spectacle à la fois simple et grandiose d’un
ciel noir constellé d’étoiles. L’éclairage artificiel, petit à
petit, efface à sa vue la magie du ciel nocturne.
Parce
que les villes, les villages, les voies de communication sont
éclairées de façon excessive et irrationnelle, une véritable
pollution lumineuse s’étend sur toute la planète. Si elle prive
les hommes du contact direct qu’il a toujours eu avec son
environnement cosmique, elle perturbe aussi, gravement, la faune
nocturne (oiseaux, insectes) quand elle ne la massacre pas. Elle
engendre enfin une gêne parfois rédhibitoire pour la pratique de
l’observation astronomique.
Les
halos lumineux des villes et des villages augmentent dans le ciel, en
étendue et en intensité. Les astronomes s’accommodent encore de
cette gêne aujourd’hui. Dût-elle s’accroître démesurément,
elle risquerait d’entraver à terme toute activité d’observation.
Dans
les grands observatoires du monde, les télescopes sont braqués vers
des astres des millions de fois moins lumineux que les plus faibles
étoiles visibles à l’œil nu et des milliards de fois moins
brillants que les lampadaires des rues de nos villages. Dans bien des
cas, les observations ne peuvent être faites qu’en période de
nouvelle lune (c’est-à-dire lorsque la lune est absente), afin
d’avoir un ciel le plus noir possible.
La
pollution lumineuse se distingue des autres types de pollution en
cela qu’elle est instantanément réversible.
Il
est clair qu’il n’est pas de l’intention des astronomes de
vouloir plonger leurs semblables dans les ténèbres naturelles qui
leur sont nécessaires pour percer les secrets de l’univers.
Il
ne demandent pas la suppression de tout éclairage public et privé !
Leurs exigences simples se marient harmonieusement avec celles de la
vie moderne et la mise en œuvre de leurs recommandations ne porte
préjudice ni à la sécurité ni au confort des habitants des
villes, des villages et des campagnes, mais peut avoir des
conséquences bénéfiques dans des domaines variés comme les
économies d’énergie, la préservation de la faune nocturne et le
développement touristique.
Conséquences de la pollution
lumineuse sur l'observation astronomique
En moins de 50 ans, une grande
partie de la population française s'est privée de la beauté de la
voie lactée qui n'est plus visible tout comme 90% des étoiles...
Les
astrophysiciens et les astronomes amateurs, fortement gênés,
dénoncent cette situation.
Ainsi, ils se sont regroupés en
associations pour aider les maires des communes à diminuer leur
éclairage mal adapté avec des réverbères mieux pensés et moins
nombreux. De surcroît, cette pollution s'ajoute aux conséquences
d'une pollution atmosphérique dont les particules masquent parfois
considérablement le ciel.